LA VENTE ANNULÉE DE L’ÎLE CÉZON

PRODIGIEUX !

C’est ainsi que commence l’article du quotidien « La Justice » en avril 1903 avec cette prose pleine d’effets de manche et d’indignation outrée digne des meilleurs orateurs de la troisième République.

Le sénateur de la Manche, Charles-Maurice Cabart Danneville vitupère contre l’administration des Domaines qui, en dépit des lois, vient de mettre en vente un joyau de la défense littorale : le fort de l’Île Cézon. Non pas qu’il soit de la première jeunesse en terme de défense, il a été déclassée 14 ans plus tôt en 1889, mais il pourrait bien être à nouveau utile, un jour, on ne sait jamais. Et puis le vendre à qui ? Imaginez qu’il tombe entre les mains de personnes affidées à des puissances étrangères, d’espions à la solde… de qui vous savez. Non, décidément, cela ne se peut ! La vente est annulée sine-die.

En cliquant sur l’image de gauche, vous accéderez à la retranscription de l’article du journal et sur l’image de droite, représentant le cadastre napoléonien de 1842, vous accéderez au cahier des charges de la vente.

L’île sera louée pour des activités beaucoup moins guerrières dans les années qui suivirent jusqu’à l’occupation, notamment par un entrepreneur dont le nom est bien connu dans le pays, à partir de 1912. On y verra des goémoniers, témoin le four que nous avons découvert en 2020 et des vaches tenant pâtures.

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