NOTRE PROJET DE RESTAURATION

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De grands esprits du génie militaire, depuis Vauban jusqu’à Todt, ont marqué la silhouette de l’île Cézon et l’architecture du fort. Après quelques hésitations au début du 20ème siècle, l’île a été définitivement mise « hors d’état de défendre » et vendue par l’Etat en 1957 à la famille Le Nestour. Sans usage, elle était désormais vouée à disparaître sous les assauts du temps.

Oui mais voilà.

Cézon est un creuset à imaginaires, attire les poètes et les amoureux d’histoires. Son avenir s’écrirait autrement qu’en amas de ruine.

Patrick Le Nestour, féru de culture japonaise rêvera d’en faire un théâtre nô « entre deux marées ». Il esquissera quelques plans qu’il dépose ensuite sur le bureau de l’Architecte des Bâtiments de France.

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Projet du « théâtre entre deux marées » – Patrick le Nestour ( cliquez pour agrandir )
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Plus tard, au début des années 2000, Andréa Santangelo, étudiant en architecture à Milan et éphémère Président de l’association Cézon, dessinera un projet, sans s’encombrer des contraintes réglementaires mais ce n’était pas le but de l’exercice. Rêve d’étudiant. ( cliquez pour agrandir )

Arrivés en 2015 dans l’histoire de Cézon, notre équipe actuelle a pris la mesure de l’île, appris patiemment à appréhender toutes ses dimensions, vécu le quotidien, accueilli des visiteurs, entendu le silence des petits matins.

Pendant 5 ans, nous avons mis au jour le site, les édifices, contenu la végétation, sécurisé le lieu, sauvegardé, restauré.

Nous nous sommes peu à peu forgé un nouvel imaginaire, respectueux du passé, de la poésie du lieu, de sa nature. Un imaginaire qui fasse sens avec le passé et le temps présent, qui s’inscrive dans ces valeurs à la base de notre projet architectural défini ainsi dans notre rapport d’orientations 2019 :

Le respect de l’écologie du lieu : ses ressources, sa biodiversité, son paysage, son architecture. La problématique de l’eau et des déchets est centrale. Nous la portons non comme une contrainte mais comme un étendard. Cézon doit être un modèle. Notre maître-mot : la « réversibilité ».

La transmission des savoirs et des savoir-faire : Notre projet est un projet de partage de connaissance, d’apprentissage mutuel, d’éducation aux bonnes pratiques en matière d’environnement, de restauration du bâti, etc. Nous faisons nous-même tout ce qui est entre notre pouvoir de faire. Cela nécessite des espaces, des temps, des outils appropriés.

L’art et la culture : Nous avons une approche ouverte en terme de création artistique, de diversification des expressions, de design. Nous sommes les dépositaires de témoignages, de secrets de 3 époques historiques mais nous vivons dans notre temps, à la croisée du passé et du futur.

De manière plus concrète, nous avons structuré notre « pensée architecturale » autour de 3 principes :

La conservation plutôt que la restauration du bâti. Nous entretiendrons les édifices : petites interventions de maçonnerie, rejointoiement, cristallisation. Nous restaurerons la tour et son pont-levis. Nous avons ainsi des années de travail devant nous à œuvrer pour la sauvegarde de Cézon. SI d’autres que nous, à l’avenir, souhaitent entrer dans un projet de restauration de plus grande envergure, ce sera toujours possible.

La conjugaison du passé et du contemporain. Nous nous inscrivons dans l’esprit de la charte de Venise et de la charte ICOMOS. Nous sommes très attachés au respect du patrimoine existant mais nous n’avons pas vocation à seulement valoriser l’histoire passée. Nous sommes également des témoins de notre époque. Nous sommes ouverts à des esthétiques modernes pour les constructions neuves.

La réversibilité des constructions neuves. Nous avons besoin d’équipements pour la mise en œuvre des activités : accueil, hébergement, salles de travail, rangements, stockage sécurisé, mobiliers extérieurs, signalétique. Nous construirons selon un mode  » réversible », sans création de m2, à l’intérieur des édifices existants, sans impact sur eux, avec des matériaux les plus naturels possibles.

Nous nous sommes entourés de bon conseilleurs, avons travaillé avec les services de l’Etat et en 2020, le projet émerge peu à peu de la planche à dessin de Piotr Candio, architecte du patrimoine.

Nous procéderons par étapes.

Et la première consiste en la pose de toits sur les casernes, la restauration du faitage de la tour d’artillerie. Cézon va remettre ses chapeaux !

Projet de toitures – Piotr Candio

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