UNE AIRE DE NATURE

Classée Natura 2000, Zone spéciale de conservation en tant que site d’importance communautaire. Sa flore est classée Habitat terrestre d’intérêt communautaire ( Landes sèches européennes ). Elle est soumise à la loi littorale ainsi qu’aux autorisations des Bâtiments de France. Elle appartient depuis 2020 au Conservatoire du Littoral.

28.000 M² DE SHOOT DE NATURE

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Kanol ar Bibi – Cézon – Enez Vihan / Vue du Vrennig – Photo Christian Thépault ( Cliquez pour agrandir )

Le fort occupe à lui seul 13.000 des 28.000 m² de la surface de l’île. Son périmètre n’a pas été modifié depuis le XVIIIème siècle, seuls les parapets ont pris de la hauteur au siècle suivant. Au sommet de la tour, vous êtes à 14 mètres au-dessus de la mer et vous contemplez un paysage somptueux. L’intérieur de l’île surprend celui ou celle qui y entre pour la première fois. Et pas seulement les visiteurs lointains.

Au début du siècle dernier, les hauts pignons des casernes basses étaient encore visibles de la côte et de la mer. Maintenant, seuls la « dent » de la tour, les murs ruinés de la caserne haute et les murs d’escarpe retiennent le regard ( pour l’instant ). Pourtant de nombreux bâtiments s’abritent au  » creux  » du fort, et c’est dans un vrai labyrinthe de verdure que l’on parcoure ses allées. Tout cela demande de l’entretien mais c’est ce qui fait son charme.

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L’intérieur du Fort dans l’état en 2015 – Photo Guillaume Lécuillier

Pour des raisons de sécurité, le fort n’est pas ouvert au public en dehors des visites guidées et des animations mais vous pouvez à marée basse faire le tour de l’île, en prenant garde de ne pas vous tordre les chevilles sur les galets et les rochers glissants. Si Cézon est en zone protégée, la partie nord-ouest, non envahie par les prunelliers, est la plus fragile car elle abrite une flore caractéristique de notre littoral. On n’y note la présence de tranchées et de différents bunkers.

Site fragile !

L’île possède deux ports ou dénommés comme tels : porzh an nord ( …au nord ) et porzh ar gwin ( au sud ). Le premier est difficilement abordable avec un bateau quillé, le second a servi de point de débarquement pour les ravitaillements par la mer des garnisons successives. Gwin signifie « vin » en breton. Il aurait aussi bien pu s’appeler porzh ar c’hoad ( bois ) ou porzh an dour ( eau ) mais pour une raison encore mal connue de nos historiens, ce fut le vin qu’on retint.

FAUNE ET FLORE

Une autre hypothèse sur l’étymologie de Cézon avance le mot breton « cezv » (prononcer cézo), moutarde en breton. Bon, on prend. Le dernier recensement ne fait aucune mention de présence de plantes apparentées à la moutarde. Ou ce qui, il y a très longtemps, a été appelé « cezv », ne correspond plus à l’herbier officiel. Mais il y a bien d’autres choses qui nous monte au nez, agréables et vivifiantes.

Dans le cadre de nos visites, nous demandons au public d’imaginer l’île dépourvue des prunelliers qui désormais en recouvrent un bon tiers. Dans sa version militaire, il était hors de question de laisser la végétation boucher la vue aux sentinelles guettant un éventuel ennemi venant des terres. C’était un glacis qui y était aménagé alors. La définition technique du glacis est : Terrain découvert aménagé en pente douce à partir des éléments extérieurs d’un ouvrage fortifié. Cézon n’est pas le seule île à être envahie de la même façon. Mais il est vrai que maintenant n’abordent ici que des amis.

Une étude assez complète a été réalisée en 1998, elle reste à être actualisée

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Recensement de 1998 – Cliquez pour agrandir

Le potager

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Il est grandement vraisemblable que les habitants successifs aient agrémenté leur ordinaire en cultivant leurs légumes. Nous avons dès le début promu l’idée de faire aussi notre potager en utilisant la permaculture.

La flore marine

N’oublions pas la richesse qui nous entoure. Des professionnelles et des bénévoles de l’association proposent des découvertes gourmandes. Vous avez déjà gouté au tartare d’algues de l’île Cézon ?

Nos bébêtes

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Les bêtes sauvages de la côte : le brennig et le bigorneau – Photo Gilbert Gueguen
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LE GRAND RHINOLOPHE : l’invité de l’hiver

Pour se reposer il choisit les endroit où la température varie peu avec un taux d’humidité élevé. Les bunkers de l’île sont donc des lieux parfaits pour accueillir ces adorables créatures pendant leur période d’hivernage. Cependant, quand les beaux jours reviennent elles
préfèrent aller nicher dans les hauts arbres des dunes Sainte Marguerite. C’est une espèce protégée

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L’ABEILLE SAUVAGE : chacune son trou

Totalement inoffensives, elles creusent des galeries dans le sol pour y déposer leurs œufs. On peut les voir aisément à l’œuvre du côté de Porzh an Nord. Comme toutes les abeilles, elles sont très utiles à la pollinisation.

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LA CHENILLE DU BOMBYX MALACOSOMA NEUSTRIA : nos tisseuses

Elles apparaissent au mois d’avril et envahissent l’île pour y accrocher leurs toiles. Quand la rosée s’y dépose, c’est un spectacle féérique. La nymphose a lieu en juin. Elles ne sont pas dangereuses mais voraces. Pour les oiseaux du coin, qui se sont donné le mot, c’est un véritable festin.

UNE ÎLE AUTONOME

Entretenir ce site remarquable tout en recevant du public et en accueillant des chantiers nous donne une responsabilité quant au respect de l’intégrité naturelle de l’île et à celui de son patrimoine bâti.

. L’eau

Cézon a toujours été dépendante du continent pour son approvisionnement en eau. Pas de nappe phréatique connue, la seule possibilité est la récupération des eaux pluviales. Deux citernes « historiques » sont enterrées dans le sol : celle du XIXème siècle est inutilisable, celle de l’armée allemande l’est toujours. Des études sont en cours. Comme nos prédécesseurs, nous la faisons toujours venir du continent.

. L’énergie

Il va sans dire que nous n’avons pas de centrale électrique. Pour les grandes occasions qui demandent une alimentation conséquente ( certains chantiers, les spectacles ), nous faisons avec des groupes électrogènes. L’avenir est au solaire. Ici aussi les études sont en cours en sachant que nous sommes tributaires de décisions et de normes administratives. Nous avons quand même l’énergie nécessaire à charger les portables, Ouf ! (?)

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