C’est lors d’un chantier organisé en juin 2019 en collaboration avec le Service Volontaire de la Marine que nous avons retrouvé le chapeau de la guérite que l’on croyait perdu à jamais. Nous avons d’ailleurs un petit coup au cœur en le disant car ce chantier avait été encadré, entre autre, par Thierry Lefeuvre, qui nous a quitté il y a quelques mois.
Le chapeau attendait tranquillement que nous trouvions une occasion de le reposer, avec les honneurs qui lui étaient dus, au sommet de l’édicule sur lequel il culminait depuis la toute fin du 18ème, probablement entre Robespierre et Bonaparte.
La guérite a été l’objet de nombreux soins dès l’origine des chantiers – nettoyage, rejointoiements – et en 2022, elle était à nouveau au programme des chantiers d’été : la réparation d’une paroi intérieure devenait urgente et enfin, nous allions restaurer le toit et lui remettre son chapeau.
Nous avons acquis quelques connaissances en maçonnerie traditionnelle, suffisamment pour ne pas faire de bêtises. Mais – et l’intérêt des chantiers est qu’on doit savoir parfois rester humble – nous nous sommes aperçu que la réfection d’un toit conique, même de petite dimension, nécessitait un savoir-faire en taille de pierre que nous n’avions pas. La pose du chapeau, fin août 2022, fut déclarée provisoire.
LA FORMATION 2023
Lors d’un stage organisé en octobre suivant par l’Union Rempart, au château de Coucy, Gilbert, notre chef de chantier, fait la connaissance de Simon Dubois, tailleur de pierre professionnel, également formateur… « Simon, tu connais pas le Finistère ? »… Voilà l’histoire et voilà le résultat de ces trois journées d’initiation à la taille et à la maçonnerie. Les bénévoles de l’association, membres du CA ou encadrants des chantiers d’été, ont pu apprécier les besoins à mettre en œuvre, et ce qu’il faut de science pour arriver à un tel résultat. Merci Simon. Et à toutes et tous, chapeau !
GUÉRITE ?
- À quoi ça sert une guérite ?
- À faire le guet.
- Oui mais, là, sur Cézon, elle guette quoi ? Il y a juste des petites ouvertures, on voit rien du tout !
- Elle servent à ce que la sentinelle ne devienne pas neurasthénique parce qu’en réalité, elle est là pour garder l’entrée du bâtiment d’à côté.
- Qui est ?
- Le magasin à poudre, le tout premier, celui de 1694. Et ça rigole pas d’y être sentinelle. C’est même très important !
- « La sentinelle à la poudrière ne permettra à qui que ce soit d’approcher la pipe en bouche ni autre feu. Lorsque le gardien accompagné des canonniers ira à la poudrière, il les fera se déchausser et remettre à la sentinelle tout ce qu’ils pourraient avoir en fer sur eux » Les devoirs du gardien ( Les Cahiers de Landéda – Cézon par J.Michel )
- Et le gars, il restait toute la journée ?
- Ouais, même la nuit.
- La nuit ? Y’a de quoi devenir neurasthénique !
- C’est pour ça, les ouvertures.