KARTENN AR C’HERREG – CARTE DES ROCHES

LILIA – LANDEDA – SANT PABU – TREGLONOU – LANNILIZ – ABER AC’H – ABER BENIGET

LILIA – LANDÉDA – SAINT PABU – TRÉGLONOU – LANNILIS – ABER WRAC’H – ABER BENOÎT

Cette carte témoigne de la relation que des générations de gens de mer ont créé avec leur environnement. Bien avant que la civilisation de loisirs ait imposé ses codes au littoral, ce dernier a d’abord été un lieu de travail où chaque grève – la « plage » où l’on cuit vint plus tard -, chaque échancrure de côte, chaque rocher a servi de repère et de référence à la société qui en était l’hôte. Il n’y a pas plus patrimonial que cette quête car les derniers témoins de cette société littorale laborieuse, interviewés pour les premiers dans les années 80, sont de moins en moins nombreux.

Elle témoigne également de ce temps où le breton est la langue de travail. Elle fait le lien. Elle n’est pas décorative, elle fait partie intégrante du décor. Nous vous en donnerons plus loin quelques clés.

Taille de la carte : 100 X 70 cm

DÉTAILS

Cette carte découle d’un travail entamé vers la fin des années 1980 par Mikael Madeg, écrivain et linguiste et par Per Pondaven, un biologiste. Ils ont collaboré sur ce qui est devenu la collection  » Renabl anoiou lehiou arvor Gorre Leon  » – Inventaire des toponymes du littoral du Haut Leon – qui comporte une dizaine d’ouvrages. Du Relecq-Kerhuon à Roscoff, ils ont parcouru les côtes en collectant ce trésor linguistique auprès des habitants ( près de 600 dit-on ! ). Après le décès de Per Pondaven, disparu en mer en 2008, un relais a été pris par des personnes qui avaient un jour croisé sa route. Ils ont repris ses archives et recoupé les données qu’ils offrent maintenant sous cette forme au plus grand nombre. Le graphisme est assuré par Yann Souche, président de l‘association Lanvaon, une des initiatrices du projet.

LIRE LA CARTE

CETTE CARTE NE DOIT EN AUCUN CAS ÊTRE UTILISÉE COMME CARTE MARINE

LES CODES COULEURS DE LA CARTE

Blanc : les roches / Jaune : les passages / Orange : particularités / Noir : les ports et les grèves

LES TERMES RÉCURRENTS ( pluriel en italique )

Certains termes, pourtant différents, désignent la même entité. Parfois même, selon le rivage où l’on est né, voire du travail que l’on fait, pêcheur ou goémonier, cette même entité a deux, voire trois variations. Elles sont indiquées en italiques sur la carte. Voilà une modeste petite liste, nous livrer à un exercice de toponymie trop exhaustif équivaudrait à nous livrer aux grands fauves du sujet. Nous vous conseillerons de vous référer aux nombreuses études existantes.

  • Roches émergées : Enez ( Île ) Karreg ( Kerreg ), Mean ou Men ( Mein ), Roc’h ( Reier ).
  • Roche sur terre ( littorale ) : Kleger
  • Hauts fonds et/ou roches affleurantes ( découvrent à marée basse, ou parfois ou jamais ) : Barr ( Barroù ) Baz ( Bazoù, Bazidi ), Bazenn (Bazennoù ), Bos ( Boseier ), Kae ( talus brisant, parfois Quai ), Klosenn ou Sklosenn, Pladenn ( roche plate ), Sourn ( Sourneier ), Torgenn.
  • Allée ou sillon de roches : Breac’h, Ero, Groa.
  • Les passes, les passages : Gouer, Gouver, Kanol, Truk, Treiz ( où on utilise le bac )
  • Zones sur estran : Aod ( grève ), Baoz – ar vaoz- ( Baochoù, zone d’échouage du goémon ), Gored ( Pêcherie ), Melez ( Herbier ), Ode ( brèche, entrée de grève ), Park ( champ de goémon ), Porz ( port ), Lehid ( vasière ), Treaz ( grève )
  • Banc de sable : Bank, Trezenn
  • Trou d’eau ( plus ou moins profond ) : Lenn, Morlenn ( trou d’eau permanent ), Poull, Toull ( prend aussi le sens de  » spot  » ou  » coin  » )
  • Forme : Beg, Korn, Penn ( Extrémités, relief d’échancrures, de pointes )

QUELQUES ÉLÉMENTS DE PRONONCIATION

E : s’écrit sans accent en breton mais se prononce toujours É en fin de mot ( Bos an hanter vare [ré], Porz ar c’hentie [tié], Ode [dé] )

Gtoujours G dur, jamais J. Se prononce comme un K en fin de mot ( Barr PlouGerne, Karreg [rek], Geniog [niok] )

C’h : Lettre gutturale. Proche du J espagnol ( Ajanruez ) ou du Ch allemand ( Wehrmacht )

N et T : Toujours sonores en fin de mot quelque soit la voyelle qui les précède ( Bihan – petit – le faire sonner non pas comme une « âne » mais plutôt comme un « Khan » ou « Sand », comme Georges mais sans d )

LES AUTRES CARTES DE LA COLLECTION

2 commentaires :

  1. Bravo et respect pour votre travail de recherche

    • Merci. L’association Cézon est le média de ce travail. Il nous faut citer ici, mis à part les initiateurs de cette recherche, c’est à dire Mikael Madeg et Per Pondaven, ceux qui ont pris le relais : Denis Abernot, Daniel Roudaut, A. Rousseau pour les toponymes, Yann Souche pour le graphisme.

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